ZONE PIÉTONNE MASSÉNA

ÉLÉGANTE ET POPULAIRE

La zone piétonne s’est greffée sur des artères qui constituaient un vrai quartier.
Mais le périmètre Masséna n’est pas réservé exclusivement aux hordes de touristes.

L’élégance y côtoie le populaire, dans un étrange assemblage de boutiques et d’arrière-cours, d’artisans et de restaurants.
Dans ce centre de la ville touristique, le cœur niçois de la ville bat toujours.
Parce que la rue Masséna tisse un lien entre deux évènements historiques.
L’un oublié, l’autre connu des touristes du monde.

LE PREMIER ÉVÉNEMENT
Nous sommes en 1538, au milieu des roseaux, un monastère, celui des Franciscains de l’Observance.
Près d’une fenêtre, le pape Paul III attend les représentants des deux souverains les plus puissants du monde : Charles Quint et François Ier.
Nice se trouve au cœur d’un conflit opposant ces deux souverains.
On négocie, une trêve fut signée.
On connait la suite, les Français associés aux Turcs attaquent Nice par la mer. Nice vit l’une des épreuves les plus tragiques de son histoire : le siège, la canonnade, le pillage.



LA CROIX EN MARBRE
Les Niçois décidèrent quelques années plus tard d’ériger une croix, une croix en marbre pour commémorer la « Trêve de Nice ».
En 1568, elle s’élève en plein champ, non loin des ruines du couvent détruit par les boulets franco-turcs.
La croix est celle que nous connaissons, la Croix de Marbre, environnée et écrasée par les immeubles, celle qui durant des siècles n’eut que le vent et la mer pour voisins.

LE DEUXIÈME ÉVÉNEMENT
La création de la place Masséna, cœur orgueilleux de la ville nouvelle.
Le 25 avril 1832, le conseil municipal décide la construction d’une église à la suite du vœu fait par les Niçois lors de l’épidémie du choléra de 1830, l’emplacement choisi est celui de l’actuelle place.
L’église se fera ailleurs, mais la place, elle, verra bien le jour.
À l’époque, ce qui deviendra la rue Masséna n’est que le départ modeste de la longue route de France qui mène au Var.

La rue devient une artère commerçante.
Elle est baptisée Masséna en même temps que la place. Le second Empire est rayonnant.
Masséna et Garibaldi sont les deux héros des Niçois.
La ville nouvelle est lancée, le quartier prend un essor extraordinaire, les années qui voient suivre le rattachement à la France, voient un énorme brassage d’affaires immobilières, rue Maccarani, rue de la Buffa, les immeubles surgissent à une rapidité folle.

La rue Masséna s’embourgeoise, les premiers et seconds étages, dit nobles, sont réservés aux notaires, aux avocats, aux médecins tandis que les étages supérieurs sont peuplés de couturières, de repasseuses, de tailleurs, d’horlogers.
Durant une vingtaine d’années, entre les deux guerres, la rue Masséna s’appela rue Honoré Sauvan, du nom du maire de Nice entre 1896 et 1912.
La rue Masséna et les rues avoisinantes devinrent dans les années cinquante le cœur du Nice cosmopolite, les cabarets, les restaurants, les bars se succédaient.
Il y avait là un mélange de population, Niçois et gens du monde entier se côtoyaient.

LA ZONE PIÉTONNE
La décision de transformer cette rue en zone piétonne retentit comme un coup de tonnerre.
Une nouvelle ère commençait.
La rue Masséna, prolongement de la Nationale 7, par laquelle transitait chaque jour 17 000 véhicules, devint piétonne en juin 1976.
10 000 m² pour une longueur de 825 m.

Tout changea : la rue Masséna sans voiture devint le lieu préféré des touristes, les brasseries et les restaurants déployèrent leur terrasse.
La zone piétonne Masséna fut la première en France.
Depuis elle a fait école.

(À suivre)

Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard – Nice Quartier, Editions Mercure…

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