PIERRE GIOFFREDO
Pierre Gioffredo est né à Nice le 16 Aout 1629, dans une maison familiale que lui attribue la tradition au 7 rue du Collet.

Il est le fils d’Antoine, commerçant et notable, et de Dévote Gerbone.
Il a un frère ainé, Pierre-Antoine, et verra naître un cadet, Jean-André, qui se fit capucin, ainsi que deux sœurs, Virginie et Jacquone.
Il fit ses études au collège que les jésuites venaient d’implanter à Nice.
Aux études classiques (langues anciennes, littérature, textes sacrés, grammaire), il adjoint une solide formation destinée à parfaire les qualités des élites que les Jésuites entendent former.

En 1649, la Ville de Nice nomme Pierre Gioffredo directeur de ses écoles primaires, fonction qu’il assumera jusqu’en 1660.
En 1657, il achève la rédaction de sa première œuvre historique, consacrée à sa patrie, le Nicaea Civitas sacris monumentis illustrata, la Ville de Nice illustrée par ses monuments sacrés.
Cet ouvrage est imprimé à Turin.
Pour Gioffredo c’est le point de départ d’une formidable carrière dans l’entourage immédiat des ducs de Savoie.

Le duc de Savoie Charles-Emmanuel II (1634-1675), qui, à l’exemple de son grand-père Charles-Emmanuel Ier (1562-1630) est toujours à la recherche d’acteurs culturels propres à rehausser la gloire de sa Maison, remarque son travail et l’invite à Turin.
Le 20 mars 1662, il est nommé historien de la Maison ducale de Savoie.
Dès lors, les honneurs et les marques de confiance et d’estime des ducs de Savoie à son égard vont se multiplier.
En 1677, Gioffredo est fait citoyen d’honneur de la Ville de Turin.Après l’accession au trône de Victor-Amédée II, il reçoit en 1688 l’abbatiat du monastère de Sainte-Marie des Alpes qu’il échange l’année suivante contre celui de Saint-Pons, la célèbre abbaye niçoise.
Gioffredo revient donc dans sa patrie, où il meurt le 11 novembre 1692, non sans l’avoir une dernière fois servie en négociant la capitulation de la ville auprès des Français en mars 1691.
L’œuvre connue de Pierre Gioffredo tient pour l’heure en de nombreux textes religieux et ces textes sont rédigés soit en latin, langue savante, soit en italien, langue officielle du Piémont et du comté de Nice au XVIIème siècle et langue de culture européenne à la même époque.
Dans la version imprimée à Turin en 1839, la Chorographie et l’Histoire des Alpes Maritimes forment un ensemble de sept volumes et de quatre mille cent soixante pages.

La Chorographie ( description du monde région par région) qui, en forme comme le préambule, est une description en deux livres et trente-six chapitres du cadre géographique et humain dans lequel va se dérouler l’Histoire.
Quant à l’Histoire, elle donne, pour la première fois dans le temps, toutes les connaissances documentaires qu’il était alors possible d’avoir à partir de la littérature mais aussi des archives du passé de Nice et de cet espace entre l’an -648 et 1652.
Par la richesse de son texte et l’ampleur de la documentation qu’elle rassemble, par son caractère exhaustif et son audace pionnière, l’œuvre de Pierre Gioffredo est donc sans conteste un monument historique niçois.
Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard…