LE PONT BARLA

Le pont Barla réunissait les deux rives du Paillon entre la place Carabacel (actuelle Jean Moulin) et la rue de Paillon (actuelle rue Barla).
Il avait été le dernier des ponts construits sur le Paillon et il fut inauguré le 27 avril 1899 pour la reine Victoria qui fut très touchée et cet honneur et en remercia chaleureusement le maire de l’époque Honoré Sauvan (1860-1922).
Ce pont mesurait 73 mètres de long et 14 mètres de large (dont une chaussée de 9 mètres et deux trottoirs de 2 m 50).
Il était supporté par trois arches.
La société des Tramways de Nice et du Littoral avait reçu l’autorisation d’y faire passer ses véhicules parce qu’elle avait participé aux frais de construction;
Il ressemblait comme un frère à son voisin, en aval, le pont Garibaldi construit en 1873.
Avant de construire ces ponts, il avait fallu élever de grands murs d’endiguement depuis la place Garibaldi jusqu’à la place d’Armes (actuelle zone dite du XVème Corps) dans le but d’éviter les divagations du Paillon en cas de crue.


Lorsque le pont Barla fut construit, le Paillon ne pouvait être franchi en amont que par un gué tandis qu’en aval, il était déjà couvert depuis la promenade des Anglais jusqu’au square Masséna (actuel square général Leclerc) : cette couverture avait été réalisée en plusieurs étapes au cours du XIXème siècle, depuis la construction du pont Neuf en 1822 dans l’axe nord-sud de l’actuelle place Masséna jusqu’à la partie comprise entre le Casino municipal et le square Masséna en 1893.
De 1928 à 1931 on couvrit le Paillon entre la place Risso et la place d’Armes.

Le pont Barla a failli s’appeler Victoria (on comprend pourquoi) et même Félix Faure : finalement, si l’on décida de l’appeler ainsi, c’est en hommage à Jean-Baptiste Barla (1817-1896), naturaliste niçois qui publia une série d’ouvrages concernant la flore de la région niçoise, et venait de léguer à la Ville une grande partie de sa fortune : notamment l’immeuble dans lequel est installé le Muséum d’histoire naturelle, ainsi que les collections qu’il avait amassées et celles que lui avaient laissées ses maîtres Antoine Risso (1777-1845) et Jean-Baptiste Vérany (1800-1865), autres savants naturalistes niçois.

Dès les années 50, le pont Barla montrait des signes de faiblesse, car il avait été ébranlé par des crues importantes et il avait été interdit au trafic des poids lourds.
C’est en 1972 que le dernier tronçon de couverture allait faire disparaître le Paillon sous ses arches.
C’est pourquoi le dimanche 15 octobre 1972 eut lieu sur le pont Barla une manifestation sympathique de population rassemblée sous le soleil et en fanfares pour de solennels adieux au Paillon.


Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard – Nice Quartier, Editions Mercure…