JOSEPH FRICERO
Étrange destin que celui de Joseph Fricero, connu de quelques rares amateurs qui apprécient la tonalité de ses paysages, leur coloris, l’utilisation de la lumière. Mais il reste ignoré du grand public.

Fricero est né en 1807, sa famille habite le port Lympia, près de Rauba Capeu qu’il illustrera magnifiquement.
Par la suite, la famille déménagera place Victor, l’actuelle place Garibaldi.
Joseph a un don, il dessine, il dessine bien.
Très jeune, il entre à l’école de dessin de Paul-Emile Barberi.
De là, il séjournera à Florence pour copier les maîtres célèbres, démarche courante à l’époque.
Puis, il revient à Nice et c’est le début d’une passion amoureuse entre le peintre et les paysages.
Bientôt le peintre rêve d’autres horizons.
C’est le début d’un grand voyage. Fricero découvre le Levant, la Macédoine, la Turquie, la Palestine, il pénètre en Russie par la Mer Noire, atteint Kiev, Moscou et enfin Saint-Pétersbourg.
Là le Niçois est accueilli avec amitié.

A l’époque Fricero a 40 ans, il est beau, de type méridional, l’esprit vif et plein d’espérance.
C’est dans l’entourage du Tzar qu’il va faire connaissance de Joséphine Koberwein.
Joséphine est officiellement la fille de Joseph Koberwein.
En vérité il s’agit de l’enfant naturel du grand-duc Nicolas, futur empereur Nicolas Ier.
La jeune fille aime les arts et la peinture. Fricero devient son professeur.

L’amour né entre le maître et l’élève. Joséphine accompagnée de sa mère suivra Fricero lorsque celui-ci décide de rentrer à Nice. Le mariage a lieu à Marseille faute d’un consulat russe à Nice.
Après un nouveau séjour en Russie où le Tzar accueil Fricero et lui fait attribuer un atelier au palais d’hiver, ce sera une des périodes les plus heureuses de sa vie.
En 1850, il retrouve sa maison de la place Victor.
Peu de temps après, il achète un vaste domaine sur la colline de Saint-Philippe, la « Commanderie ».
Le temps passe. Les difficultés arrivent, financières surtout. Fricero vend la Commanderie et s’installe dans une villa plus petite l’ ” Ermitage”.

Dépassée la cinquantaine, Fricero se sent méconnu, ignoré de la critique.
Sa peinture n’est plus à la mode.
Et puis survient la guerre de 1870. Joseph Fricero meurt le 26 septembre, deux mois après le début du conflit.
Joséphine, venue de la lointaine Russie n’y retournera plus.
Elle vendra l’Ermitage et s’installera dans un modeste appartement de la rue Cassini.
C’est là qu’elle mourra en 1893.

Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard – Nice Quartier, Editions Mercure…