GARIBALDI, LE HÉROS DES DEUX MONDES

Au n°2 du quai Papacino, sur l’immeuble qui fait l’angle avec la rue Antoine Gautier, se trouve une grande plaque en marbre portant cette inscription :
« Ici devant se trouvait la maison où vit le jour le 4 Juillet 1807 Joseph Garibaldi ».
Joseph Garibaldi, surnommé, après sa mort, le « Héros des Deux Mondes », est l’une des grandes figures du XIXème siècle.
C’était le ʺcondottiereʺ pétri d’idéal, toujours prêt à s’engager sous un drapeau pourvu que ce soit celui de la liberté.
Les Niçois ont une profonde admiration pour Garibaldi, admiration qu’il partage d’ailleurs avec Masséna.
Il est né à Nice en 1807, donc français, mais dans une famille d’origine génoise. Le grand-père, Ange-Garibaldi, navigateur caboteur, était venu s’installer à Nice en 1780.
Il quitta sa famille très jeune embarquant comme mousse à 13 ans et devenant patron de bateau à 24 ans. Malgré un amour immense pour Nice, il n’y revient que peu souvent et pour peu de temps.
En 1836, le voilà au Brésil, où il participe à l’insurrection du Rio Grande do Sul. Passé au service de l’Uruguay, il commande les troupes qui luttent contre le dictateur.
C’est là-bas qu’il rencontre Anita Riveiro de Silva qui devient son épouse et sera sa compagne de combat pendant de très nombreuses années.
Comme il commande une légion, il sera dorénavant « général ».
C’est en 1843 que pour équiper les compagnons du « général » le plus économiquement possible, le gouvernement achète pour eux un lot de tuniques rouges, initialement destinées aux ouvriers des abattoirs.
Ainsi naquirent les célèbres « camicie rosse di Garibaldi ».
Garibaldi débarque à Nice le 25 mars 1848, Anita et leurs trois enfants l’ayant précédé : c’est un accueil enthousiaste des Niçois, un véritable triomphe.
Puis, c’est Rome, où Garibaldi est élu député républicain à la Constituante de janvier de 1849.
Mais Rome tombe le 1er juillet, et Garibaldi peut s’échapper avec 3 000 hommes. Anita épuisée meurt dans ses bras.

Contraint à l’exil, Garibaldi part pour les Etats-Unis. Rentré en Italie en 1854 il se retire dans l’île de Caprera entre la Corse et la côte ligure.
En mars 1860, il proteste hautement contre la cession à la France du comté de Nice.
Garibaldi ne se résigne jamais, il aime Nice et les Niçois l’aiment aussi : en 1859 ils lui ont même offert un sabre d’honneur. Pourtant aux élections législatives du 25 Mars 1860, il n’est pas élu, pas plus que le comte Laurent-Roubaudi, autre adversaire de la cession. Il faudra un autre tour de vote pour les voir élus tous les deux le 29 mars.
Malgré ses interventions vigoureuses à la Chambre Piémontaise, en particulier contre le ministre Cavour, le plébiscite de rattachement de Nice à France a lieu, avec des résultats que l’on sait, et la Chambre l’entérine par 223 voix contre 10.
A la suite de ces résultats, Garibaldi et Laurenti-Roubaudi remettent leur mandat de député. Quant à Garibaldi, il ne se consola jamais de la cession de Nice à la France.
Une nouvelle fois Garibaldi s’exile à Caprera.
Elu député par quatre départements (Seine, Côte d’Or, Alger et Alpes-Maritimes) en février 1871 à l’Assemblée de Bordeaux, il renonce à ces mandats.

Député de Rome en 1875, il recevra une rente nationale en reconnaissance de ses services. de Rome en 1875, il recevra une rente nationale en reconnaissance de ses services.
Vers la fin de sa vie, il épousa la douce et fidèle Francesca Armosino.
Il meurt le 2 juin 1882 sans avoir revu sa ville natale dans un oubli quasi-total

Le 6 juin le Conseil municipal de Nice décidait d’ériger un monument à la mémoire de ce héros sur la place qui porte
Le marbre pour la statue, le bronze et la pierre pour le piédestal sont entrés dans la composition du monument.
Garibaldi y est représenté debout, tourné vers l’Italie, vêtu de la traditionnelle chemise rouge, la main appuyée sur son sabre, son manteau rejeté sur l’épaule gauche retombe à terre en longs plis.
Le piédestal porté par un navire au milieu d’un grand bassin, allusion à la famille de marins de Garibaldi, est orné sur le devant qui fait face à l’avenue de la République, d’un groupe allégorique en bronze.
Il représente la France et l’Italie veillant sur le berceau de Garibaldi enfant : la France coiffée du bonnet phrygien, drapée à l’antique, a les yeux baissés sur l’enfant ; l’Italie vêtue aussi à l’antique sourit en regardant le berceau.
A droite et à gauche se trouvent deux grands lions couchés sur un canon, les fils de Garibaldi.
L’arrière du piédestal est orné d’un bas-relief qui a pour sujet : « Les nations dans Nice la Belle ».
L’inscription principale donne : « A Garibaldi sa ville natale – 1891 » et au centre dans le bassin, sur une couronne : « Genova à Joseph Garibaldi », hommage de la ville de Gênes.
Au bas du socle ont été ajoutés en 1924 les médaillons des petits-fils de Garibaldi Constant et Bruno tombés en Argonne en 1914-1915 avec tant de leurs compagnons de Légion garibaldienne.

Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard…