FELIX-FAURE , JEAN-JAURÈS

Le temps passé n’y fait rien, le Paillon, même couvert, sépare toujours la ville.

La rive gauche, c’est la ville ancienne, le Nice chargé d’histoire,
la rive droite, c’est la cité moderne, touristique.

Alexandre Dumas les a parfaitement soulignées « Il y a deux villes à Nice, La Vielle-Ville et la Ville neuve, « l’Antica Nizza » et la « Nice New », la Nice italienne et la Nice anglaise.
La Nice italienne adossée à ses collines avec ses maisons sculptées ou peintes, ses madones aux coins des rues et sa population en costume pittoresque, la Nice anglaise avec ses rues tirées au cordeau, ses maisons blanchies à la chaux, aux fenêtres et aux portes régulièrement percées et sa population à ombrelles, à voiles et à brodequins verts qui dit « yes ». »
.

À l’époque, la mairie était située place Saint-François, là où en 1828 se décidait et se commentait la vie politique de la cité.

LE PAILLON : UNE FRONTIERE INFRANCHISSABLE

Le Paillon était encore une frontière infranchissable.
Sacré Paillon, dont les urbanistes, déjà à l’époque, voulaient se débarrasser à tout prix.

LA « BOURGADA »On le passait par le Pont-Neuf dans les environs de l’actuelle place Masséna et on entrait dans la « Bourgada ».
Nous sommes chez les maréchaux-ferrants, les bourreliers, tous les artisans qui travaillaient pour les chevaux habitaient la « Bourgada ».



L’hôtel du « Chapeau Rouge », situé sur la petite place du lycée Masséna, accueillait les voyageurs, les représentants de commerce, tout ceux pour qui le voyage n’était pas un délassement mais une nécessité.

A une centaine de mètres plus loin, en direction de l’actuelle place Masséna, se trouvait le grand hôtel Chauvain, l’ancêtre des palaces.
105 chambres qui jouissaient de la meilleure réputation.
L’hôtel était fréquenté par des familles aisées prenant pension pour plusieurs mois, surtout des étrangers avec leur domesticité.

DUBOUCHAGE ET LE LYCEE
Sous le Consulat, Bonaparte tente de remettre de l’ordre dans l’administration, notamment à Nice, restée imperméable aux idées nouvelles.

Le premier consul dépêcha un préfet originaire du Dauphiné, fonctionnaire intelligent : Marie-Joseph Du Bouchage.
Le pari du préfet fut d’implanter le régime français à Nice et d’abord la langue.
Il fallait un lycée.
En septembre 1803, un décret du premier consul ordonna sa création.
Le lieu choisi : un ancien couvent d’Augustins situé quartier Saint Jean-Baptiste.
Les travaux commencèrent, furent arrêtés, recommencèrent, s’arrêtèrent de nouveau.

Le lycée Impérial ouvrit enfin ses portes en 1812.
Deux ans plus tard l’Empire s’écroulait. Le régime sarde récupéra les bâtiments qui pouvaient abriter 170 élèves.
Le Lycée fut baptisé « collège » et confié aux jésuites.C’est dans ces locaux qu’eut lieu les 15 et 16 avril 1860, le plébiscite du rattachement à la France. Du coup le collège redevint lycée et de nouveau Impérial.
Malgré la construction d’une nouvelle façade en 1875, le lycée, devenu républicain, se révéla trop petit. Le conseil municipal du 10 Janvier 1909 décida la construction de nouveaux locaux.

LE LYCEE MASSENA
En 1963, le Lycée de garçons de Nice fut officiellement dénommé « Lycée Masséna », e, hommage à la part prise par le maréchal à sa réalisation.

LE VŒU
Nous sommes en 1832.
Le choléra sévissait à Marseille.
Le fléau s’approchait faisant des milliers de victimes. Il n’y avait pas grand-chose à faire sinon prier, c’est ce que fit la population niçoise.

Elle fit le vœu à la Vierge de construire une église si l’épidémie épargnait la cité.
Le choléra ne franchit pas le Var. fidèles à leur vœu, les Niçois décidèrent de construire l’église.
La première pierre de l’église du Vœu fut posée en 1840, quai Saint Jean-Baptiste, au centre d’un espace dégagé.

LE CANON DE LORD COVENTRY
Aux fastes du second empire succédèrent ceux de la IIIème République.
Pour Nice ce fut la grande époque de la vie de saison de palaces et des hôtels.
Le quai Saint Jean-Baptiste, situé en plein cœur de la ville nouvelle tenait la cote, outre l’hôtel Chauvain, devenu le « Cosmopolitain », on y trouvait le « Grand Hôtel » et l’ « Hôtel de la Paix », tous peuplés d’originaux, tel ce lord Coventry qui faisait tirer le canon pour prévenir son épouse qu’il était temps de descendre pour déjeuner.

Ce fut l’époque où le quai Saint Jean-Baptiste devint avenue Félix-Faure.

Qui se souvenait encore de la « Bourgada » ?

Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard – Nice Quartier, Editions Mercure…

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