CARLO FELICI

L’un des plus anciens monuments de Nice, élevé sur la place Bellevue, aujourd’hui place Guynemer, à la gloire de Charles-Félix (1765-1831), roi de Sardaigne de 1821 à 1831, par les négociants de Nice pour le remercier d’avoir conservé à la ville en 1826 quelques ’uns des privilèges du port franc qui était alors sérieusement menacé.

La statue fut inaugurée le 4 novembre 1828.
L’inscription gravée sur le piédestal qualifie le souverain de défenseur de la liberté des mers et de conservateur de l’intégralité du rôle du port de Nice 
On y trouve aussi l’évocation de la visite qu’en novembre 1826 le roi avait rendue à Nice.

La franchise, des ports de Nice et de Villefranche ,c’est une entière exemption de tous droits sur leurs marchandises soit à l’entrée, soit en cas d’exportation, avec le seul droit de transit d’un pour cent sur celles qui auraient traversé les provinces au-delà des monts pour passer à l’étranger.
La statue de Charles-Félix montre le port de sa main tendue.

A ses pieds, se blottit contre lui l’aigle niçois dont le poitrail est décoré de la croix de Savoie

Le souverain aime beaucoup notre ville.
Dès 1822, Charles-Félix cède à la municipalité le roc du château aride et désolé depuis la destruction de la citadelle en 1706 et accorde l’autorisation d’en faire un parc public ; ce qui fut fait avec la plantation de cinq mille robiniers et l’année suivante la promenade fut inaugurée par le gouverneur.
C’est également en 1822 que le roi autorise des hivernants anglais à créer au quartier Croix-de-Marbre un cimetière et un temple.
Et c’est à cette même époque que le premier tronçon de la promenade au bord de la mer « lou camin dei Anglès » est exécuté…

C’est une affection réciproque qui unit Charles-Félix aux Niçois et lorsqu’il séjourne à Nice en 1826, puis en 1829.
Au cours de ses séjours, Charles-Félix est reçu fastueusement et une succession de fêtes sont organisées pour agrémenter son séjour : il y assiste volontiers avec la reine Marie-Christine mais s’intéresse aussi aux travaux en cours comme les débuts de chantiers d’endiguement du Var et du Paillon.

Apres sa mort en 1831, sa veuve fera encore plusieurs séjours à Nice ou elle résidera dans le quartier de la Croix-de-Marbre, où un bel immeuble porte encore son nom (palais Marie-Christine).

Et puis le temps s’écoula, Victor-Emmanuel II (1820-1878) devient le premier roi d’Italie et trouve en Cavour (1810-1861) le ministre qui, à partir de 1850, rétablit le prestige de la dynastie de Savoie.
C’est dans ce contexte que Cavour commence par supprimer les privilèges régionaux et de ce fait, le port franc de Nice est aboli en 1853.
A cette nouvelle, une véritable émeute populaire lapide la statue de Charles-Félix dont les doigts tendus vers le port sont brisés.
C’est ainsi que le bon roi tant aimé des Niçois tomba en disgrâce.

Sources notoires pour l’écriture de cet article : Centre du Patrimoine – Sus lu barri, Roger Isnard…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :